Notre avis sur le plan d’action du gouvernement contre l’abandon |
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Lorsqu’Emmanuel Macron a supprimé les contrats emplois aidés, cela a été terrible pour de nombreuses associations de protection animale, dont la nôtre. Nous avons dû nous séparer de la moitié de nos effectifs. Mais cela nous a obligé à nous renouveler complètement, pour finalement, ressusciter. « Avant, on passait notre temps à solliciter l’aide de l’Etat. Aujourd’hui, c’est la générosité de nos donateurs qui nous fait vivre, et à mon sens, c’est une bonne chose que le gouvernement incite les professionnels du vivant à se renouveler », estime notre Président, le Dr vétérinaire Thierry Bedossa. Pour autant, le gouvernement a décidé d’apporter son soutien aux associations, et aux petites structures en priorité, en leur accordant une aide de 20 millions d’euros. En ces temps extrêmement difficiles pour les structures frappées par la crise de la Covid-19, cette aide est la bienvenue. Concernant les petites annonces en ligne : A travers son plan d’action contre l’abandon, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, fait preuve de pragmatisme : « Plutôt que de taper sur Le Bon Coin, il reconnaît à ce site son statut de vendeur d’animaux et fait en sorte qu’il améliore ses pratiques. Il prend en compte les ruptures apportées par l’innovation, la digitalisation, et l’essor de l’e-commerce, même pour le vivant », poursuit notre Président. Concernant le renforcement des sanctions en cas de maltraitance animale (passant d’une peine maximale d’emprisonnement de 2 à désormais 3 ans), encore faudrait-il que la loi soit appliquée. Aujourd’hui, c’est loin d’être le cas. Les personnes reconnues coupables d’actes de cruauté commis envers des animaux s’en sortent toujours avec des peines hélas dérisoires. Mais condamner la maltraitance et condamner l’abandon sont deux choses bien distinctes. Pour le Dr Bedossa, pénaliser l’abandon représente un risque : celui de condamner les animaux de compagnie à de la maltraitance. « Je n’ai jamais condamné ceux qui placent les animaux à AVA, je ne les juge jamais. A trop légiférer, à trop encadrer la possession d’un animal, à trop sanctionner, j’ai peur que cela donne lieu à des maltraitances. Il y a de la souffrance dans tous les foyers à certains moments de la vie, et il peut arriver qu’on ne se retrouve plus en capacité de s’occuper de son animal. Trop de propriétaires méconnaissent les animaux, ce n’est pas que de l’irresponsabilité ou de la cruauté. Replacer un animal qu’on a acquis ou adopté lorsqu’on n’est plus capable de s’en occuper, ce n’est pas un crime mais au contraire une marque de responsabilité. Cela va dans le meilleur intérêt de l’animal individu, qui, rappelons-le, est une personne. » La responsabilisation des propriétaires et futurs acquéreurs d’animaux de compagnie, via l’accès à la connaissance en éthologie, est la clé. En cela, nous jugeons pertinent le fait de sensibiliser les générations de demain aux besoins des animaux de compagnie. Le contrat de sensibilisation que devront signer les acquéreurs est également un premier pas, en accord avec les valeurs que nous prônons : la connaissance, le partage et la transmission des savoirs pour une relation homme-animal plus harmonieuse.
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